mercredi 9 février 2011

Démocratie et Maturité


À chaque fois que l'on m'avait demandé de définir ce qu'est :"la démocratie", j'ai toujours cité la fameuse phrase d'Abraham LINCOLN:"La démocratie c'est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple". Et j'ajoutais qu'aujourd'hui encore, il n'existe pas de définition communément admise de ce qu'est ou doit être la démocratie. Car elle relève d'une maturité politique et sociale telles que les citoyens d'une nation acceptent que l'avis de la majorité soit respecté et adopté par tous y compris ceux qui ne le partagent pas. J'évite à escient de développer ce point et je ne parlerai ni de séparation de pouvoirs, ni de suffrage universel, ni de …
Par cette introduction, J'ai, tout juste, voulu associer le terme maturité à cette notion fondamentale de nos jours qu'est la démocratie.
Pour un bon nombre des pays occidentaux pour ne pas dire leur majorité, les "autres" pays qu'ils soient arabes, africains, latino-américains ou asiatiques (à de très rares exceptions) ne sont pas encore assez "mûrs" pour vivre en démocratie. Leurs peuples, n'ayant pas atteint cette maturité, doivent se contenter du régime que leur ont choisi ces pays occidentaux. Régime qui sied le mieux, non aux peuples respectifs de ces "autres" pays mais plutôt, aux intérêts de ceux qui veulent gérer le monde à leur guise.
Pour réaliser cet objectif, ces pays occidentaux ont toujours recouru au même scénario :
1/ Trouver un pantin à leur solde et le mettre en condition de prendre la charge du pays.
2/ Une fois cela fait, lui préparer le terrain pour qu'il puisse faire miroiter un "danger" potentiel qui "pourrait embraser" toute la planète : islamisme, drogue, course à l'armement, terrorisme.
3/ Faire croire à ce même pantin que tant qu'il arrive à circonscrire "ce danger", ils vont le couvrir, le soutenir et le laisser s'enrichir (sur le dos de son propre peuple et non de leurs caisses).
4/ Entre-temps, certaines institutions internationales (L’Union Européenne, le FMI, la Banque Mondiale, l’ONU, entre autres) infiltrées par ces mêmes pays occidentaux, vont "fermer" les yeux, regarder ailleurs ou dénoncer du bout des lèvres certaines exactions sans mettre leur poids dans la balance pour faire, vraiment, bouger les choses.
5/ Le jour où les choses commencent à bouger, malgré eux, ils essayeront de canaliser la réaction du peuple "insoumis" et remettre l'ordre qui siéra le mieux à leurs intérêts et toujours pas à ceux des "insoumis". Pour cela, ils essayeront d'aider le pantin à reprendre la situation en main. S'il échoue, ils tenteront de le faire remplacer par un autre pantin bien acquis à leur cause et surtout bien soucieux de s'enrichir davantage que son prédécesseur, toujours au détriment de son peuple et de sa patrie. Et s'ils n'y arrivent pas, parce que le peuple longtemps opprimé n'accepte plus cette situation, ils n'hésiteront pas à pousser au pourrissement de la situation toujours dans le but inavouable de récupérer leur emprise et trouver un nouveau pantin.
La Tunisie de l'après BOURGUIBA a connu ce scénario. L'Égypte de l'après ES-SADATE, de même. Leurs peuples ont, de nos jours, un avantage énorme (et ce, bien malgré ces pays occidentaux) : l'accès à l'information et l'ouverture sur le monde à travers la portée du Web. Ce qui était impensable, il y a quelques mois, se réalise aujourd'hui à une vitesse ahurissante. À tel point, que ces peuples, ainsi que ceux qui suivront inéluctablement (l'effet dominos étant enclenché), doivent rester vigilants pour que justement ces pays occidentaux n'arrivent pas à récupérer la main comme indiqué dans le point 5 ci-dessus.
Si la Tunisie semble engagée dans un processus qui y échappe pour le moment ; l'Égypte, de par la nomination de son vice-président semble s'y acheminer tout doucement.
Certes, il n'existe pas de définition communément admise de ce qu'est ou doit être la démocratie. Par conséquent ces deux peuples, comme tous ceux qui aspirent à voir s'instaurer une vraie démocratie dans leur pays, doivent trouver eux-mêmes le chemin qui les y mènera. Ils pourront s'inspirer des expériences des autres pays sans les copier car chaque nation a ses spécificités propres, qu'elle ne pourra nier. Chaque peuple a le droit inaliénable d'essayer de trouver le modèle démocratique qui lui convient le mieux et d'instaurer une démocratie sur mesure qui respectera également celles des autres pays quelques soient leurs orientations culturelles ou bien religieuses.

Lotfi AGOUN

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