mercredi 2 février 2011

Ces changements dans les pays arabes

La révolte tunisienne, orchestrée par la rue de ce petit pays, a pris de court tout le monde. C'était tellement inattendu qu'on aurait dit un scénario de la C.I.A.
Et c'est ce qu'essayent de nous faire admettre, à présent, les États-Unis d'Amérique (USA). Mais il faut être vraiment très crédule pour accepter cette "vérité".
Les USA n'auraient jamais accepté que "leur pion", si bien placé, entre un Kadhafi (qu'ils n'avaient pas hésité à bombarder" et le F.I.S de l'Algérie, change sa structuration au risque de leur échapper définitivement. Eux et d'autres pays de l'Occident n'ont pas encore digéré les changements qui avaient eu lieu en Iran.
Aujourd'hui, certains médias n'hésitent pas à dire que les USA essayent également de faire bouger et changer les choses en Égypte. Est-ce le cadeau empoisonné qu'aimeraient bien faire, les USA, à leur allié et protégé de cette zone du globe : Israël ? La réponse est évidente.
Une chose est certaine, les USA vont faire tout leur possible pour sauvegarder leurs intérêts dans ces deux zones stratégiques de l'Afrique méditerranéenne. Et ils ont commencé, lorsqu'ils se sont rendu compte de l'évolution irréversible de cette révolution populaire, par suggérer à l'armée de chaque pays de laisser le peuple décider. Les choses étant ce qu'elles sont et ne pouvant naviguer à contre-courant, autant essayer de le gérer au mieux. Et au pire il y aura toujours l'Europe comme tampon.
À présent, les USA essayeront de "conseiller" au mieux le gouvernement de transition pour que la démocratie s'enracine de plus en plus en Tunisie. Et ils essayeront de faire pareil en Égypte en prenant en considération la double donne "Frères Musulmans/Israël".
Les Tunisiens, musulmans sunnites sauront relever le défi d'une démocratie à la turque. La société tunisienne demeure très marquée par un passé commun qui n’est pas si ancien. Je suis convaincu que ce gouvernement de transition préparera des élections démocratiques et que le poids des jeunes (qui sont ceux de la génération "Internet-Google-FaceBook" ; et qui ont accès "Au Monde") dans les votes sera prépondérant. Le prochain gouvernement sera bien coloré sans hégémonie d'un quelconque parti politique. Et ainsi le Tunisien (qui a eu accès à l'Éducation grâce à BOURGUIBA) aura le temps de voir les choses se décanter et se mettre en place.
Pour l'Égypte les choses ne seront pas aussi faciles. L'organisation structurelle des "Frères Musulmans" donnera un grand avantage à ce parti dès les premières élections et il pourra obtenir une large majorité.
À mon humble avis, les USA vont pousser MOUBARAK à partir ou bien ils le laisseront subir la décision de la rue. Ils sont passés maîtres dans l'art d'utiliser des pantins puis de les laisser choir, s'ils ne vont pas les chercher chez eux pour les enfermer dans une prison américaine. Et ce n'est pas Manuel Antonio Noriega du Panama qui va me contredire.
Le Yémen suivra, puis l'Algérie et même, à mon avis, la Libye, "contaminée qu'elle sera par les pays limitrophes (Tunisie, Égypte voire Algérie). Le Maroc "unique monarchie déclarée" en Afrique du Nord sera secoué par les évènements tout comme la Jordanie (où les choses semblent bouger davantage) ; et un changement dans ces pays sonnera le glas, à plus ou moins long terme, pour les monarchies du Golfe arabe.

Lotfi AGOUN

3 commentaires:

  1. Il faut espérer que les choses bougent dans un sens positif. Votre analyse semble cohérente.

    RépondreSupprimer
  2. Normal que ces peuples aspirent à la démocratie, mais il ne faut pas que cela débouche à nouveau Iran.

    RépondreSupprimer
  3. Votre analyse mesurée et équilibrée me paraît tout à fait pertinente. Nous avons bien affaire à des mouvements populaires profonds, spontanés et qui témoignent d'une grande force morale dans les peuples concernés. Car un peuple qui ose braver une dictature militaire mérite d'abord et avant tout le respect. Que les U.S.A essaient de préserver leurs intérêts, y compris en feignant d'approuver ce qu'ils n'ont pas les moyens d'empêcher, c'est assez clair. Les enjeux sont considérables, c'est toute une région qui risque d'échapper à l'hégémonie de ce qui reste encore (mais pour combien de temps ?) la puissance dominante. On voit d'ailleurs que les tergiversations actuelles en Egypte trahissent une relative impuissance des U.S.A : ils ne peuvent apparemment pas imposer le départ de Moubarak, ni approuver son maintien au pouvoir. Quant au danger "islamiste", nul doute qu'il ne soit brandi à nouveau, et plus que jamais. Mais il y a de bonnes raisons d'espérer que les populations de cette région ne se laisseront pas enfermer dans ce piège.

    RépondreSupprimer