mardi 1 février 2011

En réponse à Bernard LUGAN

Ci-après ma réponse à Bernard Lugan (à la suite de son article :

Monsieur Bernard Lugan,
Votre approche de la situation en Tunisie relève d’une méconnaissance de la réalité de ce pays (qui est le mien) et d’une islamophobie criante.
Aussi et pour éclairer votre lanterne et celle de certains de vos lecteurs qui semblent prendre vos écrits pour des références, je me permets d’attirer votre attention sur certains :
1/ Combien de pays, de par le monde et à travers l’Histoire, sont passés de la dictature à la démocratie d’un coup et sans le moindre chaos ?
Je ne citerai ni l’Iran, ni Le Chili ni encore moins l’Irak mais plus tôt deux pays de la Communauté Européenne : Le Portugal et l’Espagne. Que vous inspirent les noms SALAZAR et FRANCO, respectivement, à leur propos ?
Et la France, n’est-elle pas passée de la royauté à la démocratie que via la révolution ? Vous convenez que c’était bien le cas. Et qu’il a fallu plus d’un siècle pour instaurer la démocratie. Et que les femmes françaises n’ont eu droit au vote qu’après la seconde guerre mondiale.
2/ Qui a instauré en Tunisie, l’enseignement obligatoire gratuit et le Code du Statut de la femme et de la Famille ? Ben Ali ?!
Allez, encore une fois, réviser vos notes. C’était Le Président BOURGUIBA, et ce, depuis l’indépendance de la Tunisie.
3/ Qui a aidé en fin de compte la montée des extrémistes de tout bord ?
Ceux qui les ont frustrés ou créer ce climat de frustrations sociales et économiques et d’exaspération, propice à l’endoctrinement de certaines classes du peuple qui, ne trouvant plus d’autres alternatives pour fuir leur situation de plus en plus précaire, acceptent tout ce que l’on leur propose. Et c’est comme ça que les extrémistes trouvent une pépinière de choix à leurs sombres desseins.
4/ À vous lire, on a l’impression que les pays musulmans ne peuvent être autrement qu’islamistes, s’ils ne sont pas gouvernés par de vils dictateurs qui peuvent les spolier à leur guise et avec la bénédiction de leurs maîtres laïcs et non-musulmans (dirigeants de pays comme la France, par exemple).
5/ Votre méconnaissance de la situation réelle du peuple tunisien vous laisse faire des amalgames. D’après vous du moment que le Tunisien a de quoi survivre pourquoi doit-il aspirer à une vie meilleure ? Le touriste (Français) a le droit d’aller en Tunisie, vivre une quinzaine de jours comme il ne peut jamais se le permettre sur la Côte d’Azur ou tout autre point balnéaire ou touristique français du moment qu’il y dépense quelques euros. Certaines sociétés françaises y délocalisent certains secteurs et je ne citerai que la téléassistance. Demandez à l’opérateur Orange combien paye-t-il le téléopérateur tunisien ? Sachant que le SMIC tunisien est 1/10° du SMIC français. Et pour que cela demeure en l’état, le Tunisien ne doit pas prendre son destin en main et doit continuer à subir son sort ???!!!
6/ Et pour finir je reprends les chiffres que vous avez cité dans votre point les 600.000 Tunisiens vivants en France ne représentent que 600000/65000000 = 0,92% (et si je prends 1000000/65000000= 1,53%). Par contre les 250000 qui sont restés en Tunisie après son indépendance représentaient : 250000/5000000 = 5% soient plus de cinq fois les 600.000 Tunisiens vivant actuellement en France et dont une bonne partie travaille là où les français ont refusé ou continuent à refuser d’occuper ce poste.
J’espère avoir contribué à remettre les choses dans leur vrai contexte.

Lotfi AGOUN


1 commentaire:

  1. Ce Bernard Lugan devrait s'informer davantage avant d'écrire n'importe quoi sur certains pays africains.

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