dimanche 6 mars 2011

Un choix à faire !

Une aberration, je suis tenté de dire de plus ! Des hommes politiques du monde “libre et démocratique” d’aujourd'hui continuent, comme auparavant, de ménager "les amis" dictateurs et autocrates des peuples opprimés et spoliés au lieu de soutenir ces derniers.
Les premiers ont eu, depuis toujours, cette fâcheuse tendance (je précise bien à escient) à faire comme si ces dictateurs détiennent le pouvoir à vie et qu'ils le passeront, à leur fin de règne, à quelqu’un du même acabit, voire pire, pour son propre peuple.
Je disais à escient, car ils ont beau prêcher que ce monde serait meilleur si la démocratie, la liberté, l’égalité et toute la panoplie des droits de l’homme profitent à la planète entière ; de facto ils ne font rien ou presque tant que leurs intérêts propres et, à leur crédit, certains de leurs peuples sont préservés. Contrairement à "leurs amis" dictateurs et autres despotes qui ne préservent que leurs propres intérêts au détriment de ceux de leurs peuples.
Le cas de MAM fera figure de “cas d’école” : Elle visite la Tunisie durant la grave crise qui secouait ce pays. Voyage gracieusement au bord d’un avion de ceux qui traitent avec le clan des BEN ALI – TRABELSI. Et une fois, rentrée en France, elle propose d’envoyer des unités françaises aider la police locale à rétablir l’ordre. Une façon comme une autre de remercier du chaleureux accueil et des faveurs obtenues. Pour s’extirper de ce bourbier, elle va accumuler les contradictions et les gaffes, avec beaucoup d’aplomb. Elle finit par se voir lâcher par les siens (UMP et SARKOZY) et perdre ainsi un ministère aussi prestigieux que celui des Affaires étrangères.
François FILLON l’a échappé belle. En effet, si les échos de sa visite en Égypte avaient lieu avant le remaniement de novembre 2010, Nicolas SARKOZY aurait profité de l’aubaine pour se débarrasser d’un premier ministre qui quoique discret lui fait ombre.
Silvio BERLUSCONI ne veut plus entendre parler de son ami et frère Mouammar KADHAFI et préfère oublier, du moins pour le moment, les largesses de cet encombrant personnage.
Ces cas ne sont pas uniques et en citer davantage ne changera pas le cours de l’histoire. La seule conclusion à en tirer est que ces politiques ont tendance à profiter au maximum de “cadeaux et gestes amicaux” de leurs hôtes et qu’en contre-partie, ils ferment les yeux ou regardent ailleurs, n’hésitant pas parfois jusqu’à vanter les mérites de “leurs amis”.
Ces révoltes qui secouent le monde arabe sont arrivées au bon moment pour rappeler à ces politiques que “leurs amis” ne sont qu’éphémères et que seuls le peuple et la Nation demeurent. Qu’ils ont tout à gagner à devenir, réellement, les amis de ceux qui seront encore là demain plutôt que de faire semblant d’être les amis de ceux dont le lendemain est de plus en plus incertain.
Un premier geste d’amitié, de leur part, serait de considérer ces Nations aptes à gérer leur devenir comme elles l’entendent et d’arrêter de brandir tel ou tel épouvantail dont ils s’étaient servis auparavant pour garder “leurs amis” au pouvoir.
Un deuxième geste serait, à mon avis, d’ordre économique et financier afin de doter ces Nations qui sont dans le besoin des moyens d’asseoir une démocratie couplée à un calme et un bien-être sociaux à même de court-circuiter tout extrémisme quelque soit sa nature. Une telle démarche devrait même freiner sensiblement l’émigration.
Il en va de l'intérêt propre de ceux qui feront ces deux gestes.

Lotfi AGOUN

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